On peut le dire, cette semaine est bénie ! Trois jours de cours pour quatre jours de week-end.. c'est ce qu'on appelle ici la semana santa. Trop bon.
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fleur sur la route de Chordeleg |
21h, je pars donc avec le dernier bus au départ de Cuenca. Avant de quitter le terminal, un policier entre et filme tout les passagers, puis 20 minutes plus tard dans une station service, d'autres policiers nous demandent de descendre avec nos effets, de leur montrer nos papiers, puis nous fouillent ainsi que nos sacs. Que cherchaient-ils ? J'en ai aucune idée mais au retour, le processus se répétera.
Après un trajet secoué de part et d'autre, je me réveille une dernière fois peu avant Cuenca où l'on arrive vers 6h30. De là, je prends sans trop attendre un autre bus pour les deux villes se situant à une trentaine de kilomètres, Galaceo et Chordeleg. Celle-ci est connue pour sa fine joaillerie tandis que celle-là pour ces fameux chapeaux, nommés à tort, de Panamá.
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numéro de maison |
Arrivé à Galaceo, je continue à pieds les 4 km jusqu'à Chordeleg croisant de temps à autre de magnifiques fleurs, jusqu'à passer devant une maison arborant fièrement une sorte de casque à deux cornes terminées chacune par une spirale. Un peu plus loin se situe la place du village où le nombre de devantures de bijoutiers fait pâlir l'église aux fines tours qui s'y trouve. Les bijoux exposés semblent corroborer la réputation des joailliers. Le temps de faire un croquis et discuter avec un jeune cireur de chaussures (le temps de ses vacances, il reprendra l'école lundi), je rejoins Galaceo en bus pour faire un tour de cette ville aux chapeaux... chapeaux, mouais... finalement je ne trouve aucune échoppe ni fabrique aux abords du centre ville, m'aurait-on menti ?! Certainement trop absorber par les délicieuses bananes que j'avais acheté, j'ai dû passer sans rien voir...
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Galaceo : coursives de la place de l'église |
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mur au coeur d'expression colorée |
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Cuenca : rue descendant vers la nouvelle cathédrale (coupoles) |
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Cuenca : rue typée coloniale |
Néanmoins je ne suis heureusement pas en reste, car la place face à l'église à de véritables allures de far-west avec ses coursives en bois et ses palmiers. Un peu plus haut, se trouve un long mur d'expression libre. Le temps de grignoter mes fruits, je suis redescendu à la route névralgique et reprend un bus (50cts pour 30km c'est plutôt honnête !). En chemin, nous repassons devant la vallée où eut lieu le drame de la Josefina en 1993. Un immense écroulement de terre fît un barrage de 120m de haut (400m de long et 800m de large) qui retint l'eau durant 33 jours avant de se rompre et tout emporter sur son passage.
De nouveau à Cuenca, je pars à l'inconnu chercher une auberge tout aussi inconnue qui devrait se situer pas loin de Luis Cordero, un bonhomme inconnu lui aussi... décidément ! (pour notre gouverne, notre ami wiki nous dit que ce fût un ancien président Equatorien.. ça aide à chercher l'auberge). En flânant, on parcours néanmoins une ville aux multiples facettes hétéroclites qui révèlent l'histoire coloniale de Santa Ana de los ríos de Cuenca (réel nom de Cuenca) et sa croissance anarchique des années 1960 à 2000. Cuenca doit être la seule ville à être traversée par quatre cours d'eau majeurs (el Tomebamba, el Yanuncay, el Tarquí y el Machángara) qui se jettent (beaucoup plus loin) dans le fleuve Amazone.
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nouvelle cathédrale de Cuenca |
maison aux murs de torchis ou recouvert de banco |
On notera que si Cuenca est traversée par de quatre cours d'eau, elle abrite en son sein bien plus d'églises et de cathédrales. Venir à Cuenca au moment de la Pascua m'a également permis de vivre d'un peu plus près cette ferveur religieuse. Chaque soir, les églises étaient emplies de fidèles ; et ses alentours de marchands de tous genres. Selon les soirs, y étaient représentées les différentes étapes de la semaine sainte (cène, chemin de croix, mise au tombeau, résurrection). Le dernier soir, je croiserai même une église où ils chantaient la résurrection de Jésus sur l'air de "sound of silence" ! La nouvelle cathédrale est, elle, chapeautée par trois coupoles bleues dont la centrale possède une cloche perchée à plus de 60m. L'admirer d'en bas donne même un certain tournis... ou pour d'autre un certain torticolis.
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¿gran artista o payaso genial? |
Au bout de nombreuses églises, j'arrive enfin à l'auberge la cigale.. j'étais tellement fatigué que je n'avais pas même fait la relation entre son nom et la nationalité de sa gérante (française) le premier jour. Après mettre un peu reposé, je repars vadrouiller et m'imprégner de la ville. Le soir, cherchant une fanesca (qui ne se mange que les midis), je me rabats sur un délicieux gâteau de riz cuit dans une feuille de bananier accompagné d'une boisson sucrée composée de lait et devinez quoi... de riz !
À la fin de ce premier jour, en sus des églises, on peut noter que Cuenca dénote de Santo Domingo par sa richesse culturelle et artistique. Ça fait du bien d'être enfin dans une ville comportant quelques musées et une vie autre que commerciale et entreprenariale. De nombreux touristes sont également de passage ici.
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nuage bleu sur ciel blanc |
Le lendemain, vendredi saint, la plupart des transports ne fonctionnant pas, j'avais décidé d'étendre ma visite aux faubourgs sud. Là, je découvre que le ciel de Cuenca est en train de se schtroumpfer ! Vite vite, je fuis sur les hauteurs sud où je rencontre un ancien de Cuenca (il y vit depuis plus de 40 ans), pêchu comme pas deux (!), qui m'entraîne sur ses chemins de traverses. On prend des sentes, il me fait connaître son linemento qui cure tout type de douleur ou presque, le pouvoir anti-cancérigène des roseaux, puis je lui propose de manger une fanesca. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Étant qu'à quelques encablures de chez lui, il m'invite et me fait découvrir son eau à base de "tuna" (fruit du cactus) qu'il laisse plus ou moins se dissoudre et me raconte quelques anecdotes sur Cuenca et ce qu'il connaît. Une matinée sensationnelle de passée !
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El Cajas : myriade aquatique |
Je pars ensuite pour le parc national del Cajas. En chemin, avec le chauffeur de bus on voit passer deux faucons ramenant une branche d'arbre pour leur nid. Ouhh, nous ne sommes plus en ville, je respire mieux :D ! Le parc fermant à 16h30 (je l'ignorai), le garde me conseille un itinéraire assez court mais qui permet de profiter un peu de la diversité des espèces et des paysages. J'aurai même le temps de prendre le temps, avant de devoir courir derrière un bus qui a bien voulu s'arrêter au milieu de la route pour me ramener sur Cuenca.
Je zigzag encore quelque temps dans la ville à la recherche de musée inconnu et trouve un parc comportant des restes archéologiques... ça fera une belle introduction aux ruines de l'ingapirca, même si a contrario de demain, je suis vraiment seul dans ce parc.
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El Cajas : forêt d'eucalyptus |
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El Cajas : passage sans gué |
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El Cajas : lac de Totoras |
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El Cajas : lac de Patoquinuas |
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Ingapirca : ancien site Cañari puis Inca |
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Ingapirca : qualité de l'agencement Inca |
Dernier jour, après avoir, avec mon compagnon de dortoir, goûté au motepillo au marché du 10 août, je pars pour deux bonnes heures de bus aux ruines d'Ingapircas (mot inca voulant dire : mur de l'Inca). En rentrant dans le bus, je prends peur. J'avais presque oublié l'existence de l'espèce touriste, mais là impossible de nier.. un bus entier de types aux accents plus ou moins marqués. Dur retour à la réalité. Qu'importe, je somnole, fais connaissance avec des espagnols puis par groupe de 15-20 un guide nous fait visiter le site. Le guide, très affable, nous explique que le site en forme de jaguar, était formé de deux autels : l'un pour la lune (provenant du site Cañari, nom du peuple présent avant les Incas), l'autre pour le soleil. Et je veux bien le croire qu'un temple solaire se trouvait ici : il tape si fort que la crème 50+ suffit à peine.
Comme souvent avec les constructions Inca, la précision de celles-ci est impressionnante ! Mais le guide nous révèle qu'une preuve manifeste de la présence de Cañaris ici,se trouve Être le temple Inca en forme d'ellipse. Les Incas n'utilisant jamais le dessin d'ellipse, avaient réutilisé l'emplacement d'un ancien temple Cañari pour construire le leur dédié au soleil. Il nous mentionne également l'existence des axes de communications Incas sur les crêtes non loin où courait les messagers Incas (les chasquis).
Après cette dure épreuve (oui oui !), on (avec le couple espagnol) part goûter la chicha dans la taverne conseillée par le guide : un régal ! Moins forte que celle bue en Bolivie, (surtout moins âpre), et autant savoureuse (voir plus pour notre palais européen). Malheureusement, j'aurai aimé poursuivre jusqu'à la nariz del diablo, mais n'ayant pas le temps, je reviendrai un autre week-end et retourne vers Cuenca pour l'heure.
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couché de soleil |
Au retour des ruines d'Ingapirca, je pars à un concert de musique traditionnelle andine que l'on m'avait conseillé. Comme clou du concert, le groupe tant attendu par le publique : le groupe proyeccion [
http://www.youtube.com/watch?v=cCddnIpyVyU&feature=BFa&list=PL2C1F7F8409A1F891&lf ] qui jouait également du hard rock avec les instruments traditionnels (!). Super petite soirée avant de reprendre le bus direction Santo Domingo, se refaire filmer et fouiller par les flics. Seule petite différence avec l'aller, ayant demandé au chauffeur l'heure approximative d'arriver (7h), je descends du bus les yeux encore dans le pâté à 6h45 croyant être arrivé. Ehh non !.. ahah, c'est raté, il manquait encore deux heures de route ! Et donc un autre bus pour moi afin d'arriver sur les coups de 9h, frais comme un gardon, à destination et finir de peaufiner les cours de lundi et mardi.
C'est génial tout ce que tu fais (et cool de nous faire partager) ! Bisous.
RépondreSupprimerMC
merki ma p'tite soeurette adorée !
Supprimerbig kiss à vous & Domino
Quelles merveilleuses aventures (mieux que "Le Lotus Bleu) tu nous fais partager. Merci et ne t'arrête pas. Malgré qu'il soit bleu, ce nuage (un cunimb ??) semble bien rempli d'eau ... Qu'ont-ils comme motos ? Sans en être une, ça ressemble à une "Bonneville". Nous descendions à 4 sur la Norton 500 mono dans les gorges du Tarn, en ~1952. Papa avait son casque ! Bises PaMam
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