lundi 30 avril 2012

Cráter del Pululahua

rue rejoignant le monument (au fond) de la Mitad del Mundo
Cela faisait trois bonnes semaines que je n'avais pas pris mon p'tit sac vert et fait le touriste hors de Sto Domingo... bref les espaces verts me manquaient cruellement et je me voyais déjà devoir préparer mes cours pour la semaine suivante... jusqu'au moment où Enid me rappelle que mardi prochain est férié ! Trop bon, il me reste un peu plus de 10 heures avant la fin de la semaine pour tout préparer ça sera direction la Mitad del Mundo, lieu que je voulais déjà visiter.
Après les derniers cours du vendredi, qui se terminent à 22h, je cherche quelques adresses puis m'endort profondément. Samedi assez tardivement, j'emmerge, prépare mon sac et pars sur les coups de 10h avec dans la poche quelques adresses (avec plan du quartier) des différentes chocolaterias de Quito.. hey oui, le sourrire c'est supra important [ Power of Smiling by Ron Gutman (conf. TED) ] mais comme tout le monde, un p'tit morceau de chocolat n'est jamais refusé.
Couleurs d'Ecuador
Après trois heures de transport et un "super" film d'action de Besson (Colombiana), j'arrive au terminal Quitumbre et pars à la recherche de la chocolaterie Pacari. Après près d'une heure de transport en commun, j'arrive dans la rue de la dite chocolaterie mais rien. Seul une crèche se trouve à l'angle de la rue et une maison particulière à l'adresse indiquée (Pam, faudra que tu m'expliques où elle se trouve). Oki, premier échec de la journée (sans compter mon réveil fort matinal :)). Qu'importe, la chocolaterie Bios devrait se trouver à ~3-4km au N-O. Oki j'y vais rapido en essayant de me faire une idée assez nette des différents quartiers. Sans trop de souci, je me retrouve devant la chocolaterie et sonne. Une fois, Deux fois. Trois fois... à la 5e fois je crois qu'on peut considérer cela comme le deuxième échec de la journée.
Il est 16h passé. Je comptais passer à la mitad del mundo afin de visiter son musée ethnologique et peut-être acheter une liqueur à son effigie. Après l'achat d'un pan de yuca (cf el rincón comida) je remonte l'avenue de l'Amérique en espérant qu'un bus pour la Mitad passera. Peine perdue.. certains passent mais ni vont pas. Je demande et un passant me dit qu'il faut aller jusqu'à la station La Ofelia : 2-3km pour rien, troisième échec.
fond du cratère du Pululahua depuis el mirador
chemin au fond du Pululahua (ou au pays Basque ?)
maison et muret au fond du Pululahua
Enfin arrivé à Ofelia, je prends le bus crevé et... m'endors. Je me réveille lorsque le bus passe devant un panneau annonce Calacalí à 3km.. et au verso du panneau, la Mitad del Mundo 5km : quatrième échec... N'ayant d'autre bus retournant à la Mitad, je visite Calacalí en attendant son départ puis à 18h passées je descend enfin à la Mitad !! Ouh.. trop bon !.. mais, mais.. pourquoi les grilles sont fermées et les gens sortent ? -> cinquième échec.
Heureusement, un hôtel est facilement trouvé et la gardienne Cruz y est super sympa. Elle me conseille un endroit pour manger mais finalement c'est en face de son adresse que je vais : resto à l'ambiance bondée, côtelettes qui cuisent avec pignon sur rue, et une odeur... hum ! (Ça me rappelle le barbecue du père Uruguayen d'un ami.) La viande est un délice accompagné de menestra, patacones, légumes et riz. Qu'à cela ne tienne, je reviendrai ! _dans mon décompte d'échec et réussite, j'dois avouer que ce p'tit resto efface les déboires de la journée._
Je rentres heureux (j'ai acheté du chocolat La Universal) et on discute avec Cruz une bonne heure avant d'aller dormir. Le lendemain, direction l'entrée du Pululahua par le mirador. Arrivé au mirador, le panorama est magnifique ! Et le plus facile reste à faire : descendre, par des chemins qui me rappellent étrangement ceux du pays Basque ainsi que les pentes du Larún. Une fois en bas, je cherche un lieu où profiter du paysage et des gazouillements. Là, un garde me conseille le cerro el chivo qui surplombe la lande principale ainsi que la vallée d'accès au cratère : vallée dans laquelle se trouve des sources d'eaux chaudes, sources auxquelles je n'aurai malheureusement pas le temps d'aller (elles se trouvent à 3h à cheval).
Une fois arrivé là haut, je ne sais pas si c'est l'un des effets du soroche (mal d'altitude) mais tout est merveille ! Peut-être est-ce dû à cette envie de vivre un peu plus, laisser l'émotion s'exprimée un peu plus. Ou enfin peut-être est-ce grâce à l'artiste qui sommeille en moi (très profondément je dirai mais une connaissance de l'université a fait un lien entre les cours de théâtre et ma chevelure qui s'allonge pour me dire que je ressemblais à un artiste... ahah).
prairie avec à sa gauche le cerro el chivo
au sommet du cerro el chivo
Bref qu'importe la raison, mais le paysage est là et le soleil aussi (mes p'tits pieds s'en souviennent encore). Je reste deux heures là-haut tentant un croquis du cratère puis le ciel grondant maintenant, je redescendant pouvoir faire le tour du cerro et ressortir du cratère par l'entrée Moraspungo non loin de Calacalí.
Au début de la montée, je croise deux randonneurs chargés comme jamais (2 sacs de 50-70 L chacun pour une nuit au cratère).. mais bien que je dois faire pitié avec mon 20 L, j'ai peine pour la montée qui les attend et remercie ma p'tite soeurette pour ce précepte (répété entre autre par D. Loreau) : ne nous encombrons pas d'inutile.
Après deux bonnes heures de montée sous un fin crachin, je sors de la réserve géo-botanique et rejoins la route où un autobus pour Sto Domingo passe par chance cinq minutes plus tard. Il ne reste plus que cinq heures de bus à espérer.. ça va être long sans un film de Luc Besson à visionner, mais heureusement une plaisante discussion débute avec ma voisine jusqu'à ce qu'elle descende. 
Arrivé le soir, mes pieds me démangent horriblement et c'est en me déchaussant que je vois deux braises ardentes luire dans le noir.. peut-être que le dieu Inca se venge de l'imprudent européen ? Je prépare mon cours pour le lendemain et c'est déjà la fin du week-end !.. Vivement mardi ! :D


chemin del chivo chemin del chivo
détails de fleur prairie au cours d'eau
prairie pitoresque Bromelia sur fond du cerro el chivo 

samedi 28 avril 2012

Le savais-tu, Einstein ? Dieu joue aux dés !

Jusqu'à présent, la relativité m'était resté une notion assez obscure que je regardai avec une bouche entrebâillée en pensant : "wahou ! 2000 ans de sciences ont finalement amené des gens à construire cette théorie : incroyable !". Aujourd'hui je crois avoir dû rentrer en plein dedans pour pouvoir "relativiser" les petits problèmes que l'on rencontre en chemin.
Mi-mars, les classes débutent et je leur concocte un test pour déterminer leur niveau (cf http://checuador.blogspot.com/2012/04/leffet-kiss-cool.html ). Suite à quoi, je commence vaillamment les cours.
Plus particulièrement en physique, les résultats ont été assez rêches (dirons-nous) et je leur envoie les réponses que j'attendais... avec quelques dérivées et intégrales. Horreur & erreur ! Ils n'ont ni vu les dérivées ni les intégrales (il va falloir que je change toute l'approche de mes cours :/). Bref autant dire qu'ils n'ont rien compris à mon cours (et ce dès le deuxième), aussi je pars voir mon directeur d'école pour lui en parler. Quelle ne fût pas ma surprise de voir une délégation d'étudiants sortir de son bureau ! Au moins le directeur peut être sûr qu'un problème se trame.. c'est déjà ça.
Quelques temps après, j'apprends par la directrice de la faculté (Marga) que les étudiants ont écrit une carte (une demande formelle à la direction) pour changer de professeur... ça commence plutôt bien, vous ne trouvez pas ? :D Bref, ça fait plaisir de se prendre une bonne claque au bout d'une semaine de cours.. mais heureusement ce ne sera pas la seule (ahah).
Suite à quoi, la responsable de la planification des cours, vient dans mon cours pour voir in situ la qualité tant décriée de mes cours. Heureusement pour moi, les cours lui semblent compréhensibles et on cherche une solution pour les étudiants. Une table ronde est faite entre le recteur, le vice-recteur, la directrice de la planification, les étudiants et moi-même. Sur 34 personnes, 31 personnes veulent changer de professeur... et 3 se taisent (dont l'un avait été voir le recteur pour lui dire de me garder... petite bouffée d'oxygène !). Après ce tour de table, l'administration proposera aux étudiants d'abandonner le cours ou de diviser celui-ci en deux afin d'être en plus petit comité.
Plusieurs problèmes demeurent :
- si les étudiants n'y mettent pas du leur, c'est peine perdue.
- j'ai maintenant 27 heures de cours à dispenser... et à préparer.. le tout en espagnol. Autant dire que je suis en train de me prostituer à petit feu. J'ai également l'impression de me rapprocher assez méchamment d'un mur qu'il me faudra bien contourner ou surpasser un de ces quatre.
- la situation des universités en Ecuador est un peu plus tendue. Leur universités sont classées de A (excellence) à E (insuffisant), et le gouvernement afin de palier au défaut d'enseignement à décider de prendre des mesures drastiques : il auditionne l'université et fait passer un test de niveau aux élèves et aux professeurs afin de certifier leur niveau. Si l'université ou ses professeurs ou étudiants échouent, la spécialité enseignée sera fermée pour dix ans (!). Début avril, ainsi 14 universités du pays ont dû fermer leur portes laissant 30000 étudiants sur le carreau et des milliers de personnes sans emploi. De plus, à partir de fin 2012 l'université ne devra avoir que des professeurs ayant a minima un master : il leur est donc très difficile de trouver un professeur sérieux, libre et ayant un master. Pour toutes ces raisons, on imagine aisément le stress des administratifs mais je ne peux m'empêcher aussi de penser que cette situation me couvre peut-être un peu.
Quoique je puisse en penser, le groupe est divisé et je donne maintenant mes cours à 7 personnes et 18 personnes. Serait-ce suffisant pour contrecarrer un niveau en mathématiques de 3º ou 2º ? L'expérience jusqu'à aujourd'hui me prouve qu'une chose... leur visages trahissent bien leur incompréhension enfin il me faudra être encore un peu plus patient et surtout préparer plus d'exercices !!

À coté du cours de physique, les cours d'introduction à la statistique semblent se passer plutôt bien jusqu'au moment où j'apprends qu'une carte circule pour l'un de mes cours... On recommence mais cette fois-ci la direction semble étouffer l'affaire un peu plus vite. Il m'était entre autre reprocher l'interdiction faite aux étudiants de sortir aux toilettes, de se lever ou de répondre au téléphone durant l'heure quarante de cours.

Durant ces deux ou trois grosses semaines d'incertitudes avec les étudiants, je dormais peu (pour préparer de nouveaux cours un peu plus compréhensibles) et étais de plus stressé par ces remises en questions à tout va. Enfin je devais faire face à un des tests grandeurs nature à chacun de mes cours, ce qui me fatigant d'autant plus (durant un cours même, un schisme entre étudiants eut lieu !). Bref dans cette ambiance, le vendredi soir à la fin du dernier cours (~22h), un étudiant a voulu partir avant que sa collègue termine la correction de l'exercice. Petit moment d'incompréhension qui m'amena à le retenir par son sac à dos afin qu'il respecte le travail de sa camarade (je n'avais pas compris ce qu'il m'avait dit concernant son dernier bus...). Une fois compris, je m'excusa de l'avoir retenu mais lui fit remarquer qu'il aurait dû également prendre plus le temps pour m'expliquer sa situation. Pour être bref, une réunion fût prévue entre l'étudiant, le recteur et moi afin de calmer le jeu... Il semblerait que l'étudiant ait pris ma réaction bien à coeur, quant à moi je dois avouer que ma réaction me surprit également.
Enfin quelques jours plus tard, pour les sempiternelles raisons d'incompréhension de mon accent et grammaire approximatifs, eut lieu un enième table ronde entre étudiants, recteur et moi. Ils souhaitaient changer de professeur, ceci dit par le passé ils avaient déjà eu des problèmes de compréhension avec d'autres professeurs de statistiques (Equatoriens eux). Il fut donc décidé de me garder une fois de plus. Une étudiante me complimenta pour mon écoute durant la table ronde et me donna quelques axes d'amélioration (surtout plus d'exercices d'applications).

Autant vous dire qu'une fois que vous entrez dans une classe en sachant que 95% des élèves souhaiteraient vous voir partir, vous êtes légèrement sur la défensive, tout en sachant qu'il faut redoubler d'efforts pour se faire accepter.. pas facile facile.

Enfin concernant les cours de théâtre, quelques remarques me furent remontées ainsi qu'à la directrice mais je n'ai pas le courage de tout expliquer aujourd'hui... :D

mardi 10 avril 2012

les transports

Il y a tellement à dire, que je ne sais si une petite page sur les transports suffira, mais tentons-le !
Déjà pour se mettre un peu dans l'ambiance, je vous conseilles d'écouter plusieurs fois cette vidéo [ http://www.youtube.com/watch?v=Ifg6o_X4pNQ ], puis une fois fait vous serez enfin imprégnez de la culture locale et pourrez lire la suite :).

Premier point, outre le banditisme en voiture qui fait la une des journaux régulièrement, les routes ne sont dans l'ensemble pas très sûres (plusieurs morts le week-end dernier entre la seule route Sto-Domingo - Quito [ http://www.elcomercio.com/pais/transito-Aloag-Santo-Domingo-condicionado_0_670733061.html ]).

Le transport de missives jusqu'en Europe est extrêmement cher ! 2$ de timbres plus 50 centimes de carte, près de 2 fois plus cher qu'envoyer de France une lettre en Equateur. Aussi, mille pardons si je n'envoye que quelques rares p'tites cartes durant ces six mois.

place de parking ?
Les motos sont un peu des sortes de mini-bus ici (un peu comme en Inde sur cette vidéo [ http://www.youtube.com/watch?v=47_qoPhydQo ]). Au minimum 2 personnes, souvent 3, avec un maximum d'un casque pour l'ensemble des passagers, le transport doit être épique ! Mais ils ont l'air serein à tel point que dès le plus jeune âge les bébés sont habitués à téter tranquillous sur le chemin (certains diront qu'ils sont protéger par un double air-bags mais je doute de leur efficacité). Une situation assez cocasse fut vécu il y a quelques jours, témoin d'un accident entre une moto et une voiture, un policier arrive par chance 10 secondes plus tard. Ma locatrice voulant aider le policier, lui dit que le motard est en tort et que ça se passe toujours ainsi, les motards sont des dangers publics et coupent la route sans prendre garde. Sympa mais le flic était en moto... :) 

Les taxis sont comme partout, adorables mais certains tentent de te faire un prix d'ami-touriste un peu plus cher que la normale (+50%). C'est assez divertissant car lorsque tu leur demandes le prix de la course avant d'entrer dans le taxi, ils réfléchissent au prix maximum que tu pourrais accepter. Qu'à cela ne tienne, au bout d'une semaine les prix sont connus et si 2$ pour aller à l'université ne suffit pas, un autre taxi prendra la course ! Il faut noter une chose importante, ne jamais sortir du coté conducteur au risque de se faire emporter avec la portière (sisi !..)

Les voitures particulières, et particulièrement les 4x4, sont reines, et souvent (toujours?) accompagnées de leur portefaix : le klaxon ou "timbre". Le klaxon sert tant à attirer l'attention d'un dépassement qu'un encouragement à passer la première et laisser l'intersection libre illico presto.

Enfin si la voiture est reine, les transports en commun sont rois ! À Quito, tu peux prendre le trolley puis te balader dans toute la ville pour 25cts seulement ; je précise que la ville fait facile 30km de long.
Les villes n'ont cependant pas forcément de trolleys mais ont un dense réseau de bus qui te permet d'aller de n'importe où à n'importe quel point de la ville. Que tu parcours 500m ou toute la ville, le prix sera le même 25cts (si tu ne descends pas du bus). Un super moyen de transport, d'autant plus si tu aimes descendre du bus à vitesse réduite (sinon faudra apprendre), mais qui possède deux bémols : il faut bien connaître la ville avant de les utiliser car les plans sont quasi inexistants ; les nombreux vols qui s'y font (il paraît).
Enfin il existe des bus nationaux qui te permettent de voyager dans tout le pays à toutes heures et pour pas cher (ex : 12$ les 800km entre Sto-Domingo et Cuenca). Ces bus ont un gros avantage, ils s'arrêtent quelque soit l'endroit si un (futur-)passager leur fait signe, cependant il ne vaut mieux pas avoir le mal des transports...

Je ne fais pas un post sur l'avion (désolé amadeus) mais terminerai par le train. Il existe comme relique coloniale entre Quito et Guayaquil mais n'est utilisé quasiment que par les touristes car celui-ci fonctionne par tronçons. J'espère pouvoir le prendre un de ces w-e et ajouter quelques photos.

lundi 9 avril 2012

Cuenca

On peut le dire, cette semaine est bénie ! Trois jours de cours pour quatre jours de week-end.. c'est ce qu'on appelle ici la semana santa. Trop bon.
fleur sur la route de Chordeleg
21h, je pars donc avec le dernier bus au départ de Cuenca. Avant de quitter le terminal, un policier entre et filme tout les passagers, puis 20 minutes plus tard dans une station service, d'autres policiers nous demandent de descendre avec nos effets, de leur montrer nos papiers, puis nous fouillent ainsi que nos sacs. Que cherchaient-ils ? J'en ai aucune idée mais au retour, le processus se répétera.
Après un trajet secoué de part et d'autre, je me réveille une dernière fois peu avant Cuenca où l'on arrive vers 6h30. De là, je prends sans trop attendre un autre bus pour les deux villes se situant à une trentaine de kilomètres, Galaceo et Chordeleg. Celle-ci est connue pour sa fine joaillerie tandis que celle-là pour ces fameux chapeaux, nommés à tort, de Panamá.
numéro de maison
Arrivé à Galaceo, je continue à pieds les 4 km jusqu'à Chordeleg croisant de temps à autre de magnifiques fleurs, jusqu'à passer devant une maison arborant fièrement une sorte de casque à deux cornes terminées chacune par une spirale. Un peu plus loin se situe la place du village où le nombre de devantures de bijoutiers fait pâlir l'église aux fines tours qui s'y trouve. Les bijoux exposés semblent corroborer la réputation des joailliers. Le temps de faire un croquis et discuter avec un jeune cireur de chaussures (le temps de ses vacances, il reprendra l'école lundi), je rejoins Galaceo en bus pour faire un tour de cette ville aux chapeaux... chapeaux, mouais... finalement je ne trouve aucune échoppe ni fabrique aux abords du centre ville, m'aurait-on menti ?! Certainement trop absorber par les délicieuses bananes que j'avais acheté, j'ai dû passer sans rien voir... 
Galaceo : coursives de la place de l'église mur au coeur d'expression colorée
Cuenca : rue descendant vers la nouvelle cathédrale (coupoles)
Cuenca : rue typée coloniale
Néanmoins je ne suis heureusement pas en reste, car la place face à l'église à de véritables allures de far-west avec ses coursives en bois et ses palmiers. Un peu plus haut, se trouve un long mur d'expression libre. Le temps de grignoter mes fruits, je suis redescendu à la route névralgique et reprend un bus (50cts pour 30km c'est plutôt honnête !). En chemin, nous repassons devant la vallée où eut lieu le drame de la Josefina en 1993. Un immense écroulement de terre fît un barrage de 120m de haut (400m de long et 800m de large) qui retint l'eau durant 33 jours avant de se rompre et tout emporter sur son passage.
De nouveau à Cuenca, je pars à l'inconnu chercher une auberge tout aussi inconnue qui devrait se situer pas loin de Luis Cordero, un bonhomme inconnu lui aussi... décidément ! (pour notre gouverne, notre ami wiki nous dit que ce fût un ancien président Equatorien.. ça aide à chercher l'auberge). En flânant, on parcours néanmoins une ville aux multiples facettes hétéroclites qui révèlent l'histoire coloniale de Santa Ana de los ríos de Cuenca (réel nom de Cuenca) et sa croissance anarchique des années 1960 à 2000. Cuenca doit être la seule ville à être traversée par quatre cours d'eau majeurs (el Tomebamba, el Yanuncay, el Tarquí y el Machángara) qui se jettent (beaucoup plus loin) dans le fleuve Amazone.
nouvelle cathédrale de Cuenca maison aux murs de torchis ou recouvert de banco 
On notera que si Cuenca est traversée par de quatre cours d'eau, elle abrite en son sein bien plus d'églises et de cathédrales. Venir à Cuenca au moment de la Pascua m'a également permis de vivre d'un peu plus près cette ferveur religieuse. Chaque soir, les églises étaient emplies de fidèles ; et ses alentours de marchands de tous genres. Selon les soirs, y étaient représentées les différentes étapes de la semaine sainte (cène, chemin de croix, mise au tombeau, résurrection). Le dernier soir, je croiserai même une église où ils chantaient la résurrection de Jésus sur l'air de "sound of silence" ! La nouvelle cathédrale est, elle, chapeautée par trois coupoles bleues dont la centrale possède une cloche perchée à plus de 60m. L'admirer d'en bas donne même un certain tournis... ou pour d'autre un certain torticolis.
¿gran artista o payaso genial?
Au bout de nombreuses églises, j'arrive enfin à l'auberge la cigale.. j'étais tellement fatigué que je n'avais pas même fait la relation entre son nom et la nationalité de sa gérante (française) le premier jour. Après mettre un peu reposé, je repars vadrouiller et m'imprégner de la ville. Le soir, cherchant une fanesca (qui ne se mange que les midis), je me rabats sur un délicieux gâteau de riz cuit dans une feuille de bananier accompagné d'une boisson sucrée composée de lait et devinez quoi... de riz !
À la fin de ce premier jour, en sus des églises, on peut noter que Cuenca dénote de Santo Domingo par sa richesse culturelle et artistique. Ça fait du bien d'être enfin dans une ville comportant quelques musées et une vie autre que commerciale et entreprenariale. De nombreux touristes sont également de passage ici.
nuage bleu sur ciel blanc
Le lendemain, vendredi saint, la plupart des transports ne fonctionnant pas, j'avais décidé d'étendre ma visite aux faubourgs sud. Là, je découvre que le ciel de Cuenca est en train de se schtroumpfer ! Vite vite, je fuis sur les hauteurs sud où je rencontre un ancien de Cuenca (il y vit depuis plus de 40 ans), pêchu comme pas deux (!), qui m'entraîne sur ses chemins de traverses. On prend des sentes, il me fait connaître son linemento qui cure tout type de douleur ou presque, le pouvoir anti-cancérigène des roseaux, puis je lui propose de manger une fanesca. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Étant qu'à quelques encablures de chez lui, il m'invite et me fait découvrir son eau à base de "tuna" (fruit du cactus) qu'il laisse plus ou moins se dissoudre et me raconte quelques anecdotes sur Cuenca et ce qu'il connaît. Une matinée sensationnelle de passée !
El Cajas : myriade aquatique
Je pars ensuite pour le parc national del Cajas. En chemin, avec le chauffeur de bus on voit passer deux faucons ramenant une branche d'arbre pour leur nid. Ouhh, nous ne sommes plus en ville, je respire mieux :D ! Le parc fermant à 16h30 (je l'ignorai), le garde me conseille un itinéraire assez court mais qui permet de profiter un peu de la diversité des espèces et des paysages. J'aurai même le temps de prendre le temps, avant de devoir courir derrière un bus qui a bien voulu s'arrêter au milieu de la route pour me ramener sur Cuenca.
Je zigzag encore quelque temps dans la ville à la recherche de musée inconnu et trouve un parc comportant des restes archéologiques... ça fera une belle introduction aux ruines de l'ingapirca, même si a contrario de demain, je suis vraiment seul dans ce parc.
El Cajas : forêt d'eucalyptus El Cajas : passage sans gué
El Cajas : lac de Totoras El Cajas : lac de Patoquinuas
Ingapirca : ancien site Cañari puis Inca
Ingapirca : qualité de l'agencement Inca
Dernier jour, après avoir, avec mon compagnon de dortoir, goûté au motepillo au marché du 10 août, je pars pour deux bonnes heures de bus aux ruines d'Ingapircas (mot inca voulant dire : mur de l'Inca). En rentrant dans le bus, je prends peur. J'avais presque oublié l'existence de l'espèce touriste, mais là impossible de nier.. un bus entier de types aux accents plus ou moins marqués. Dur retour à la réalité. Qu'importe, je somnole, fais connaissance avec des espagnols puis par groupe de 15-20 un guide nous fait visiter le site. Le guide, très affable, nous explique que le site en forme de jaguar, était formé de deux autels : l'un pour la lune (provenant du site Cañari, nom du peuple présent avant les Incas), l'autre pour le soleil. Et je veux bien le croire qu'un temple solaire se trouvait ici : il tape si fort que la crème 50+ suffit à peine.
Comme souvent avec les constructions Inca, la précision de celles-ci est impressionnante ! Mais le guide nous révèle qu'une preuve manifeste de la présence de Cañaris ici,se trouve Être le temple Inca en forme d'ellipse. Les Incas n'utilisant jamais le dessin d'ellipse, avaient réutilisé l'emplacement d'un ancien temple Cañari pour construire le leur dédié au soleil. Il nous mentionne également l'existence des axes de communications Incas sur les crêtes non loin où courait les messagers Incas (les chasquis).
Après cette dure épreuve (oui oui !), on (avec le couple espagnol) part goûter la chicha dans la taverne conseillée par le guide : un régal ! Moins forte que celle bue en Bolivie, (surtout moins âpre), et autant savoureuse (voir plus pour notre palais européen). Malheureusement, j'aurai aimé poursuivre jusqu'à la nariz del diablo, mais n'ayant pas le temps, je reviendrai un autre week-end et retourne vers Cuenca pour l'heure.

couché de soleil
Au retour des ruines d'Ingapirca, je pars à un concert de musique traditionnelle andine que l'on m'avait conseillé. Comme clou du concert, le groupe tant attendu par le publique : le groupe proyeccion [ http://www.youtube.com/watch?v=cCddnIpyVyU&feature=BFa&list=PL2C1F7F8409A1F891&lf ] qui jouait également du hard rock avec les instruments traditionnels (!). Super petite soirée avant de reprendre le bus direction Santo Domingo, se refaire filmer et fouiller par les flics. Seule petite différence avec l'aller, ayant demandé au chauffeur l'heure approximative d'arriver (7h), je descends du bus les yeux encore dans le pâté à 6h45 croyant être arrivé. Ehh non !.. ahah, c'est raté, il manquait encore deux heures de route ! Et donc un autre bus pour moi afin d'arriver sur les coups de 9h, frais comme un gardon, à destination et finir de peaufiner les cours de lundi et mardi.

mardi 3 avril 2012

El rincón de la comida

Et voilà, une page qui plaira à Dom ainsi qu'à beaucoup d'autres amoureux de la gastronomie !

L'idée n'est pas de faire un livre de recettes (il existe des sites super bien fait pour cela) mais plutôt donner un aperçu de ce qui se mange en Ecuador en vous donnant le nom "super savant !" ainsi qu'une p'tite photo, parfois (souvent) accompagné d'un ça déchire tooouuuutttt !! Je vous laisserai chercher les recettes sur votre site préféré ensuite [ici un site très bien fait contenant de nombreuses recettes (page du mote pillo) : http://laylita.com/recetas/2008/03/23/mote-pillo/ ].

D'une manière générale, vivant chez une Equatorienne qui cuisine avec des mains de fée, j'ai l'immense plaisir (voir même privilège !) d'avoir une table équatorienne succulente.

Pour vous (re)faire un résumé ultra grossier, les gens mangent énormément de riz, de yuca, de bananes ainsi que des jus de fruits splendides !..

Pour le détail, suivez les images !!

AMUSES-BOUCHE
jugo de papaya & de guayaba, patacones con queso
jus de papaye et de goyave, "patacones" avec fromage
patacones (verde aplastado y frito)
patacones : bananes verte aplaties et frites
pan y bola de coco
pain et boule coco
dulce
patisserie sucrée

PETITS DEJEUNERS

huevos rebueltos con pimienta y tomate, jugo de mango
oeufs revenus avec du poivron et des tomates, jus de mangue
mote pillo: mais, achiote, cebollas verdes, huevos y queso de vaca
mote pillo : mais blanc, achiote (sorte de colorant), oignons blancs, oeufs et fromage de vache

molido de verde
mélange de bananes vertes broyées

SOUPES / ENTREES
crema de coliflor con cangil (pop corn)
crème de chou-fleur avec pop corn
crema de zanahorias con trozos de pollo
crème de carottes avec ses morceaux de poulet

sopa tipica con pasta
soupe typique dont je ne me souviens plus du nom...
sopa de espinaca con queso
soupe d'épinards avec du fromage

PLATS PRINCIPAUX
verduras / bisteck con pechugas de pollo / arroz con tocino
légumes / bifstek avec du blanc de poulet/ riz avec du lard
fanesca (frejoles, pescado) -> plato tipico de la Pascua
fanesca (variétés de pois, poissons) : c'est un plat typique de Pâques

ensalado de aguacate / sango de camarones con arroz
salade d'avocat / sango de camarones (crevettes, bananes, maïs, oignons, poivrons et ail) avec du riz
menestra (fricoles (o frijoles), carne, ...)
menestra (haricots, viandes, ...) (c'est pas vraiment une jardinière)

ensalada de legumbres con mayonesa, salón (o chivo) guisado
salade de légumes accompagné de mayonnaise, ragoût de chevreau
costila de cerdo, papas saltadas, arroz y ensalada de lechuga, aguacate, tomate, pepino, pimienta
côte de porc, pommes de terre sautées et salade de légumes

especie de paella de pollo con maduros fritos
sorte de paella au poulet avecc des babanes revenues
moros y cristianos con maduros al horno, carne y col
riz & lentilles avec des bananes au four, de la viande grillée et du chou vert cru

chuleta de cerdo con ensalda de tomate, zanahoria, arroz y pan con mantequilla
côte de porc accompagnée d'une salade de riz, tomates, carottes et du pain beurré
pollo (muy ricisimo) con lombarda y arroz
poulet trop bon avec du chou rouge et du riz

papas rellenas de queso, menestrel de maiz, zanahoria, guisante y judia en su vinagre, carne y jugo de melon
purée de pomme de terre farcie au fromage, jardinière de maïs blanc, carottes, pois et haricots avec du vinaigre, viande et jus de melon


DESSERTS
Gladys, cordon bleu et son pastel de leche pastel de leche
gâteau de lait

Higo con queso
figues avec fromage
gelatina con jugo de piña y papaya
gélatine avec un jus d'ananas et papaye
ensalada de frutas (manzana, frutillas, uvas, platano, papaya, piña) y su jugo de tomates de árbol (cyphomandra betacea)
salade de fruits (pomme, fraise, raisin, banane, papaye, ananas) et son jus de tamarillo (cyphomandra betacea)
papaya ricisima
superbe bonne papaye
preparacion del postre de la derecha
préparation du dessert à droite
maduro con queso y pasas
banane préparée avec du fromage et des raisins secs
gelatina
gélatine (bien frais, c'est trop bon)

COIN DU P'TIT FRANÇAIS
comme il se doit, quelques plats français sont préparés. Les voici (mais j'préviens, je ne mettrai pas les gâteaux ratés, et autres délices à mettre au rebut... comprenez, l'honneur français.. :D)

pain français salade du p'tit français (huevos, arroz, tomates, queso, aguacates, cebollas, pimienta, remolacha)
(oeufs, riz, tomates, fromage, avocats, oignons, poivron, betterave

brioche