lundi 28 mai 2012

direction Ibarra et Otavalo

place Pedro Moncayo (à droite), ses postes à manger et petits magasins
Et voili, nous avons un week-end de trois jours, j'vais pouvoir en profiter !!.. euhh pas sûr.. je crois finalement qu'il me reste encore des corrections à faire... arrghgh je craque ! Vers les deux tiers des corrections, la semi-saturation / semi-craquage n'était pas loin aussi, je m'accorde un semi-long week-end de trois jours (qui correspond donc à un vrai w-e.. sauvé !) Vendredi à corriger les devoirs et partiels, puis le samedi je prends le premier bus que je peux (7h fut le plus tôt que j'ai pu partir... hum hum) pour Ibarra et Otavalo ! Cela sera une visite éclaire mais je n'ai pas plus de temps surtout que lors des longs week-end, les moyens de transports sont pris d'assauts et il devient assez difficile d'avoir une place pour le retour...

art contemporain
art pré-incas
Mais qu'importe, je pars tranquillou pour Quito puis Ibarra. J'hésitai à passer par Otavalo directement, mais décide finalement d'aller jusqu'au terminus Ibarra et le lendemain matin, aller à Otavalo, ce qui me rapprochera de Quito (un petit peu... 20km sur les 300km qui comptent). Une fois arrivé, je trouve par chance un hotel propre et économique (8$), situé à deux pas du terminal de bus. Le gérant m'indique deux/trois lieux sympas à voir et j'y go. J'espère visiter le musée de la maison culturel mais celui est fermé ainsi je me rabats sur les fameux empanadas de morocho (cf rincón de la comida II) ainsi que sur un magasin de fruits où je découvre les taxos (ou curubas) qui ressemblent à de petites bananes avec un intérieur similaire aux granadillas (cf rincón de la comida II).
Sur le conseil de mon hôte, je pars visiter un autre musée (le musée del banco central) situé à la esquina del Coco (coin de rue où un palmier a survécu au tremblement de terre de 1868). Le musée est désert (j'étais seul avec le personnel) mais présente de superbes pièces qui retracent didactiquement l'histoire de la région et ses guerres de pouvoirs entre clans indiens jusqu'à la domination Inca et l'arrivée espagnole.
À la fin du musée, se trouvent exposé des pendentifs et des bijoux en argent et or, puis y est représenté deux scènes aux abords du lac de Yahuarcocha. Dans la seconde scène on peut voir le massacre des indiens Caranquis par les Incas en 1520. C'est ce massacre qui donna le nom au lac : laguna de Yahuarcocha (lac de sang).
Je n'avais pas terminé la visite que le personnel dû fermer le musée mais très agréable ils m'ont accompagné et présenté les pièces importantes jusqu'à la sortie !
place Boyacá et église Sto Domingo jardin d'Ibarra
exemple de murs d'écoles en Ecuador 

Une fois dehors, direction vers cette désormais fameuse lagune, sans oublier de faire un petit crochet devant l'église de Sto Domingo. C'est à coté de cette place que j'ai pris en photo le mur d'une école avec ces dessins et textes éducatifs. Toutes les écoles remarquées pour l'instant ont chacune leur propres textes sur l'éducation embellis de ces dessins enfantins. En outre, les éboueurs sont passés juste à ce moment-là et vous pourrez voir qu'ils ont un moyen peu commun pour signaler au voisinage leur arrivé (il y avait par ailleurs dans le journal de la veille un article qui rapportait le désir d'une majeur partie des habitants pour garder ce moyen d'annonce !).


La lagune à vue, je fais le tour en bus puis monte à l'obervatoire d'Ibarra d'où l'ange Gabriel domine et protège la cité. Le temps d'y arrivé, le crépuscule nous entoure déjà et c'est de nuit que je redescend vers Ibarra... en me dépéchant d'y arriver le plus tôt possible afin que la maison Rosalia Suarez (inventeur del helado de pailla) soit encore ouverte.
le caribou, une espèce acclimaté à l'Ecuador
Pour mon plus grand bonheur, elle l'était toujours et une fois la glace dégustée je mange dans un petit poste de la place Pedro Moncayo puis après un petit humita (petit moelleux dans sa feuille de palmier) je retrouve (du premier coup !) mon hotel, non sans croiser un caribou perdu au milieu de la route.


laguna de Yahuarcocha depuis l'observatoire l'appel des éboueurs

joli vue d'Otavalo et de sa rivière  l'envers du décor
Le lendemain, direction Otavalo et ses environs. La ville est réputé pour ses habitants vestis traditionnellement et... ses touristes. J'arrive sur les coups de 8h dans une ville déserte toute offerte à mes pas.. au marché principal touristique, les détaillants commence à peine a installé leur marchandise. Les rues vides de touristes sont cependant emplies de parterres aux fraîches couleurs.. avec différentes formes de pavés ce qui est non sans rappeler Barcelona.
Il serait faux cependant de montrer un Otavalo rutilant sans aucune contraposée. Au détour d'une petite rue joignant la rivière qui traverse la ville, nous avons un exemple assez classique de ce genre de situation (situation qui me rappelle le sommet de Copacabana lequel offre une vue imprenable sur le lac Titicaca avec une mini-déchetterie en contre-bas).
place d'Otavalo petit déjeuner au marché d'Otavalo
(plato de mote y jugo de mora)
Après ces quelques pérégrinations, direction le marché ! Il est formé d'une en forme de lune encerclant à moitié le cœur couvert marché. Lorsque l'on rentre en son sein, tu te sens envahit (voir agressé) par une multitude de sensations éparses composées du fumets des rôtisseries, d'arômes provenant des fruits et légumes, des réclames de chaque commerçants et enfin du vacarme qu'offre à la vue autant de stands mis côte à côte. En bref c'est un capharnaüm olfactif, visuel et auditif qui ravirait sans nul doute Zola et son ventre ! C'est dans cet atmosphère, atmosphère, que je petit-déjeune un succulent et consistant plat  de maïs et viande de porc accompagné d'un jus de mûres.
mosaïque colorée d'Otavalo
Puis afin de se reposer (faut pas déconner :p), je pars vers la cascade de Peguche dont les eaux tumultueuses déversent leur énergies dans deux bassins de relaxation.
Malheureusement pris par le temps, je ne puis prendre le temps d'une petite pause et doit retourner à la panaméricaine y prendre un bus pour Sto Domingo. Il s'avèrera que tous les autobus sortant d'Ibarra arrivent plein à Otavalo (pourtant qu'à 17km) et avec une Sto Dominguienne nous prenons un bus pour Quito avant de rejoindre Sto Domingo quelques heures plus tard.

cascada de Peguche 
toot

lundi 21 mai 2012

Examens et résultats

Après un bon mois de préparation, correction et rattrapage d'examens (je n'imaginai pas que cela pouvait prendre autant de temps les corrections d'examens _je comprends bien mieux M. Abergel maintenant ! (prof de maths spé)_), les résultats sont tombés : catastrophique (ou presque). Quelques notes au dessus de 10/15 mais les moyennes tournent autour de 6 ou 7... sachant qu'ils doivent avoir 9/15 mini.
Je pensais que les rapports que je dois faire à l'administration allait les alarmer.. mais non, ils semblent être habitués...
On fait le point avec certaines classes et changeons la méthode d'enseignement. Moins d'exercices à la maison (ils ne les faisaient de toute façon pas), plus de petits exercices, un devoir de plus et des interrogations afin qu'ils apprennent plus régulièrement. 
En règle générale, l'apprentissage régulier est le véritable problème et puisqu'ils ont eu au collège un très mauvaise préparation, il faut (en faculté !) les prendre un peu plus par la main afin qu'ils travaillent vraiment et qu'ils puissent enfin montrer ce qu'ils valent vraiment !
devoir de statistique avec des petits coeurs
Bref pour l'instant ils ont plutôt un niveau de première voir certain de seconde (en physique ils n'avaient pas vu le travail d'un force, l'énergie, la puissance, et j'en passe..), et n'en foute pas une rame... je pense par manque d'habitude et de méthode. Heureusement, le tableau n'est pas si noir : ils sont tous de bonnes volonté mais seuls quelques uns s'efforcent vraiment. Je leur répète qu'ils doivent apprendre tout les soirs, préparer les devoirs en avance afin de me demander des éclaircissements avant la remise du travail, je vais même leur raconter mon expérience prépa (et la chute vertigineuse qui s'en est suivi :D) mais ça reste lettre morte pour 90% d'entre eux. 
Leur manque de structure transparaît, à mes yeux, surtout au travers de deux tares reliées toutes deux par l'émotif (au dire des autres professeurs étrangers qui sont ici depuis 4-5 ans, tout est régit par l'émotion). La première les petits coeurs sur leur copie... ça fait sourire mais ça dénote une certaine immaturité. La seconde (faudrait que je les enregistre une fois) leur demandes sur un ton attendrissant : "profe, que no sea malo" ; "profe, tendrías que corrigir con corazón" ; "no tiene corazón profe" ; etc...
(récemment je les ai imité et ils ont bien rit.. comme quoi ils en sont totalement conscients).
nb : je voulais un exemple de partiel mais je ne peux mettre que des images ou vidéos, les fichiers pdf sont prohibés... désolé (à moins de faire un export jpeg mais bon...)
voili, j'ai certainement oublié plein de choses mais je compléterai au fur et à mesure !

lundi 7 mai 2012

Histoires d'ici

piscine personnelle après un épisode orageux
Helli, alors ce week-end, je n'ai pas grand chose à dire puisqu'il a pas mal fallu préparer les examens, corriger les devoirs, etc.. une période assez chargée pour moi. A posteriori, je peux dire que cette intense période aura duré un bon mois (ceux qui m'ont écrit se sont rendus compte que j'avais répondu avec beaucoup de retard _voire pas encore ! _. J'en suis navré.) et quelques réminiscences perdurent sur certains aspects. Quoiqu'il en soit, j'en profite pour raconter un peu la vie de tout les jours.

Tout d'abord, la saison des pluies à Sto devaient prendre fin début mai (du moins me l'avait-on vendu ainsi)... Autant dire que c'est un fracaso le plus total de ce point de vue. Fin mai, des trombes d'eau chutaient encore du ciel tous les soirs. À tel point que par deux fois l'étage de la maison s'est transformé en un pédiluve  d'où flottaient quelque planchettes kapla. Hormis le linge sale qui était dans un panier par terre, j'ai eu plus de chance qu'Enid qui eut quelques bouquins bien rafraîchis (sa chambre fût littéralement sous les eaux). Quelques semaines plus tard, elle comme moi, nous nous sommes aperçu que certains de nos sacs étaient couverts de moisissures suite à cet épisode. 

devoirs machouillés par Doki
Ensuite, je n'ai pas encore fait un poste sur Doki et les animaux de compagnie (les mascotas), aussi voici un petit préambule d'un futur article. Doki est un jeune labrador (4 mois maintenant) que ma locatrice possède qui lui fait les pires misères (je ne vous en ferai pas la liste exhaustive ici mais elle est plutôt longue :D). Bref, merveilleux petit chien (qui grandi et grossi à vue d'oeil sans disant passant), câlin et mordeur à ses heures perdues (et dieu qu'elles sont nombreuses !). Ce w-e justement, soleil radieux, Enid s'installe à l'extérieur pour corriger les devoirs de ses étudiants. Il a suffit d'à peine dix minutes à l'intérieur de la maison pour que Doki s'offre le luxe de corriger les étudiants et montrer tout le bien qu'il pensait de ces copies. Hihi, sacré Doki, il participe à sa façon à l'ambiance si spéciale du pays !

vue depuis ma chambre (sans les barreaux)
Enfin, voici quelques petites photos des alentours de la maison. Tout d'abord, il ne faut pas se leurrer, je suis hébergé par une famille plutôt aisée. La famille (enfin Graciela seule, puisque ses enfants sont soit à Guayaquil soit à Quito) habite dans une urbanisation privée avec gardes armés à l'entrée, palissades etc.  Voici une photo depuis ma chambre. Malheureusement, je ne puis accédé au balcon que l'on entraperçoit puisque des barreaux ont été posés à l'intérieur afin d'éviter tout cambriolage (un peu comme au Mozambique). Bon faut pas déconner non plus, en 3 mois, je n'ai encore jamais eu affaire à une situation qui nécessitait ses précautions, et tant mieux. Le soir tombé, lorsqu'il ne pleut pas, il est très agréable de se balader dans l'urbanisation ou en-dehors. Pas si loin, il existe le complexe sportif de Sto Dom (cf photo) qui abrite une piscine (paraît-il, va falloir que j'y aille un de ces quatre ! :D). Une à deux fois par semaine, j'essaye de me bouger un peu (dur dur..) et sors Doki vers le parc à faire le tour de ce complexe. 

Enfin, Sto Dom n'est pas seulement une ville de commerces ou d'agencement d'urbanisation entre deux quartiers pauvres, c'est surtout une quantité impressionnante de travaux en tout genre qui sont en cours. La route qui donne sur la Urgemed (la clinique de Graciela qui donne hors de l'urbanisation), est en construction depuis bientôt 2 mois. Deux mois pour asphalter un km de route ! C'était Sisyphe à l'ouvrage : les ouvriers aplanissaient le sable et les graviers le jour, puis le soir ou la nuit (à la Pénélope) l'orage grondait, rigolait le long de la route afin qu'au matin les ouvriers doivent recommencer leur labeur de la veille. Bref depuis peu (~28mai), la voie est bloquée par des sortes de barricades militaires et la première sous-couche de bitume a pu être posée. La voie sera certainement prête pour le jour de la fête de la ville.. et d'ici là, la seconde voie de la route ne sera plus carrossable [no comment...].
complexe sportif de Sto Domingo Sto Dom, l'époque des tranchées

mercredi 2 mai 2012

Les Tsáchilas

Il était temps !
Achiote et sa poudre colorée 
jupe des hommes Tsáchilas (noir & blanc)
ainsi que jupe des femmes Tsáchilas (bariolée)
 Coloradio, la radio des colorados !
Cela faisait deux mois que nous vivions à Santo Domingo de los Colorados (ou Santo Domingo de los Tsáchilas) et nous n'avions toujours pas été voir et apprendre qui ils étaient. Ma locatrice n'y avait même jamais été. Ainsi ce premier mai, comme ça sur un coup de tête de ma locatrice, nous partons tout les trois visiter l'une des réserves dédiées aux Colorados qui se trouvent un peu au sud de Sto Dom. Les Colorados, qui se dénomment également las Tsáchilas, sont le peuple originaires de Santo Domingo. Ils se nomment colorados car ils utilisent le pigment de l'achiote pour se colorer les cheveux en rouge. Les hommes ont donc une coiffure assez particulière dans laquelle les cheveux sur les flancs de la tête sont rasés et ceux du dessus teint en rouge. Outre cette utilisation, ils utilisent l'achiote pour également colorer leur vêtement. Selon le temps de trempage, la coloration sera jaune, rosâtre ou rouge. Il faut voir les jupes des femmes Tsáchilas : superbes avec de nombreuses couleurs vives et bigarrées. Ça donne envie ! (sans jeu d'esprit, même si l'idée sous jacente peut être également vraie :)).
Bien que un grand nombre d'indiens Tsáchilas vivent avec leur temps, ils cultivent et gardent leur racines et particularités qui font leur richesse. Aussi se soignent-ils qu'avec les plantes (même les morsures de serpents ou d'araignées), ils continuent à jouer leur musique, etc. Certains sont entrés en politique pour promouvoir leur identité, et d'autres semblent avoir monté une radio : colorado stereo (j'adore la consonance :)).
Voilà, ce fût une visite éclaire je n'ai pas grand chose d'autre sur les colorados,  si ce n'est le wiki [ http://fr.wikipedia.org/wiki/Tsa%E2%80%99chila ] et une musique d'eux lorsque j'arriverai à poster le mp3.

lundi 30 avril 2012

Cráter del Pululahua

rue rejoignant le monument (au fond) de la Mitad del Mundo
Cela faisait trois bonnes semaines que je n'avais pas pris mon p'tit sac vert et fait le touriste hors de Sto Domingo... bref les espaces verts me manquaient cruellement et je me voyais déjà devoir préparer mes cours pour la semaine suivante... jusqu'au moment où Enid me rappelle que mardi prochain est férié ! Trop bon, il me reste un peu plus de 10 heures avant la fin de la semaine pour tout préparer ça sera direction la Mitad del Mundo, lieu que je voulais déjà visiter.
Après les derniers cours du vendredi, qui se terminent à 22h, je cherche quelques adresses puis m'endort profondément. Samedi assez tardivement, j'emmerge, prépare mon sac et pars sur les coups de 10h avec dans la poche quelques adresses (avec plan du quartier) des différentes chocolaterias de Quito.. hey oui, le sourrire c'est supra important [ Power of Smiling by Ron Gutman (conf. TED) ] mais comme tout le monde, un p'tit morceau de chocolat n'est jamais refusé.
Couleurs d'Ecuador
Après trois heures de transport et un "super" film d'action de Besson (Colombiana), j'arrive au terminal Quitumbre et pars à la recherche de la chocolaterie Pacari. Après près d'une heure de transport en commun, j'arrive dans la rue de la dite chocolaterie mais rien. Seul une crèche se trouve à l'angle de la rue et une maison particulière à l'adresse indiquée (Pam, faudra que tu m'expliques où elle se trouve). Oki, premier échec de la journée (sans compter mon réveil fort matinal :)). Qu'importe, la chocolaterie Bios devrait se trouver à ~3-4km au N-O. Oki j'y vais rapido en essayant de me faire une idée assez nette des différents quartiers. Sans trop de souci, je me retrouve devant la chocolaterie et sonne. Une fois, Deux fois. Trois fois... à la 5e fois je crois qu'on peut considérer cela comme le deuxième échec de la journée.
Il est 16h passé. Je comptais passer à la mitad del mundo afin de visiter son musée ethnologique et peut-être acheter une liqueur à son effigie. Après l'achat d'un pan de yuca (cf el rincón comida) je remonte l'avenue de l'Amérique en espérant qu'un bus pour la Mitad passera. Peine perdue.. certains passent mais ni vont pas. Je demande et un passant me dit qu'il faut aller jusqu'à la station La Ofelia : 2-3km pour rien, troisième échec.
fond du cratère du Pululahua depuis el mirador
chemin au fond du Pululahua (ou au pays Basque ?)
maison et muret au fond du Pululahua
Enfin arrivé à Ofelia, je prends le bus crevé et... m'endors. Je me réveille lorsque le bus passe devant un panneau annonce Calacalí à 3km.. et au verso du panneau, la Mitad del Mundo 5km : quatrième échec... N'ayant d'autre bus retournant à la Mitad, je visite Calacalí en attendant son départ puis à 18h passées je descend enfin à la Mitad !! Ouh.. trop bon !.. mais, mais.. pourquoi les grilles sont fermées et les gens sortent ? -> cinquième échec.
Heureusement, un hôtel est facilement trouvé et la gardienne Cruz y est super sympa. Elle me conseille un endroit pour manger mais finalement c'est en face de son adresse que je vais : resto à l'ambiance bondée, côtelettes qui cuisent avec pignon sur rue, et une odeur... hum ! (Ça me rappelle le barbecue du père Uruguayen d'un ami.) La viande est un délice accompagné de menestra, patacones, légumes et riz. Qu'à cela ne tienne, je reviendrai ! _dans mon décompte d'échec et réussite, j'dois avouer que ce p'tit resto efface les déboires de la journée._
Je rentres heureux (j'ai acheté du chocolat La Universal) et on discute avec Cruz une bonne heure avant d'aller dormir. Le lendemain, direction l'entrée du Pululahua par le mirador. Arrivé au mirador, le panorama est magnifique ! Et le plus facile reste à faire : descendre, par des chemins qui me rappellent étrangement ceux du pays Basque ainsi que les pentes du Larún. Une fois en bas, je cherche un lieu où profiter du paysage et des gazouillements. Là, un garde me conseille le cerro el chivo qui surplombe la lande principale ainsi que la vallée d'accès au cratère : vallée dans laquelle se trouve des sources d'eaux chaudes, sources auxquelles je n'aurai malheureusement pas le temps d'aller (elles se trouvent à 3h à cheval).
Une fois arrivé là haut, je ne sais pas si c'est l'un des effets du soroche (mal d'altitude) mais tout est merveille ! Peut-être est-ce dû à cette envie de vivre un peu plus, laisser l'émotion s'exprimée un peu plus. Ou enfin peut-être est-ce grâce à l'artiste qui sommeille en moi (très profondément je dirai mais une connaissance de l'université a fait un lien entre les cours de théâtre et ma chevelure qui s'allonge pour me dire que je ressemblais à un artiste... ahah).
prairie avec à sa gauche le cerro el chivo
au sommet du cerro el chivo
Bref qu'importe la raison, mais le paysage est là et le soleil aussi (mes p'tits pieds s'en souviennent encore). Je reste deux heures là-haut tentant un croquis du cratère puis le ciel grondant maintenant, je redescendant pouvoir faire le tour du cerro et ressortir du cratère par l'entrée Moraspungo non loin de Calacalí.
Au début de la montée, je croise deux randonneurs chargés comme jamais (2 sacs de 50-70 L chacun pour une nuit au cratère).. mais bien que je dois faire pitié avec mon 20 L, j'ai peine pour la montée qui les attend et remercie ma p'tite soeurette pour ce précepte (répété entre autre par D. Loreau) : ne nous encombrons pas d'inutile.
Après deux bonnes heures de montée sous un fin crachin, je sors de la réserve géo-botanique et rejoins la route où un autobus pour Sto Domingo passe par chance cinq minutes plus tard. Il ne reste plus que cinq heures de bus à espérer.. ça va être long sans un film de Luc Besson à visionner, mais heureusement une plaisante discussion débute avec ma voisine jusqu'à ce qu'elle descende. 
Arrivé le soir, mes pieds me démangent horriblement et c'est en me déchaussant que je vois deux braises ardentes luire dans le noir.. peut-être que le dieu Inca se venge de l'imprudent européen ? Je prépare mon cours pour le lendemain et c'est déjà la fin du week-end !.. Vivement mardi ! :D


chemin del chivo chemin del chivo
détails de fleur prairie au cours d'eau
prairie pitoresque Bromelia sur fond du cerro el chivo 

samedi 28 avril 2012

Le savais-tu, Einstein ? Dieu joue aux dés !

Jusqu'à présent, la relativité m'était resté une notion assez obscure que je regardai avec une bouche entrebâillée en pensant : "wahou ! 2000 ans de sciences ont finalement amené des gens à construire cette théorie : incroyable !". Aujourd'hui je crois avoir dû rentrer en plein dedans pour pouvoir "relativiser" les petits problèmes que l'on rencontre en chemin.
Mi-mars, les classes débutent et je leur concocte un test pour déterminer leur niveau (cf http://checuador.blogspot.com/2012/04/leffet-kiss-cool.html ). Suite à quoi, je commence vaillamment les cours.
Plus particulièrement en physique, les résultats ont été assez rêches (dirons-nous) et je leur envoie les réponses que j'attendais... avec quelques dérivées et intégrales. Horreur & erreur ! Ils n'ont ni vu les dérivées ni les intégrales (il va falloir que je change toute l'approche de mes cours :/). Bref autant dire qu'ils n'ont rien compris à mon cours (et ce dès le deuxième), aussi je pars voir mon directeur d'école pour lui en parler. Quelle ne fût pas ma surprise de voir une délégation d'étudiants sortir de son bureau ! Au moins le directeur peut être sûr qu'un problème se trame.. c'est déjà ça.
Quelques temps après, j'apprends par la directrice de la faculté (Marga) que les étudiants ont écrit une carte (une demande formelle à la direction) pour changer de professeur... ça commence plutôt bien, vous ne trouvez pas ? :D Bref, ça fait plaisir de se prendre une bonne claque au bout d'une semaine de cours.. mais heureusement ce ne sera pas la seule (ahah).
Suite à quoi, la responsable de la planification des cours, vient dans mon cours pour voir in situ la qualité tant décriée de mes cours. Heureusement pour moi, les cours lui semblent compréhensibles et on cherche une solution pour les étudiants. Une table ronde est faite entre le recteur, le vice-recteur, la directrice de la planification, les étudiants et moi-même. Sur 34 personnes, 31 personnes veulent changer de professeur... et 3 se taisent (dont l'un avait été voir le recteur pour lui dire de me garder... petite bouffée d'oxygène !). Après ce tour de table, l'administration proposera aux étudiants d'abandonner le cours ou de diviser celui-ci en deux afin d'être en plus petit comité.
Plusieurs problèmes demeurent :
- si les étudiants n'y mettent pas du leur, c'est peine perdue.
- j'ai maintenant 27 heures de cours à dispenser... et à préparer.. le tout en espagnol. Autant dire que je suis en train de me prostituer à petit feu. J'ai également l'impression de me rapprocher assez méchamment d'un mur qu'il me faudra bien contourner ou surpasser un de ces quatre.
- la situation des universités en Ecuador est un peu plus tendue. Leur universités sont classées de A (excellence) à E (insuffisant), et le gouvernement afin de palier au défaut d'enseignement à décider de prendre des mesures drastiques : il auditionne l'université et fait passer un test de niveau aux élèves et aux professeurs afin de certifier leur niveau. Si l'université ou ses professeurs ou étudiants échouent, la spécialité enseignée sera fermée pour dix ans (!). Début avril, ainsi 14 universités du pays ont dû fermer leur portes laissant 30000 étudiants sur le carreau et des milliers de personnes sans emploi. De plus, à partir de fin 2012 l'université ne devra avoir que des professeurs ayant a minima un master : il leur est donc très difficile de trouver un professeur sérieux, libre et ayant un master. Pour toutes ces raisons, on imagine aisément le stress des administratifs mais je ne peux m'empêcher aussi de penser que cette situation me couvre peut-être un peu.
Quoique je puisse en penser, le groupe est divisé et je donne maintenant mes cours à 7 personnes et 18 personnes. Serait-ce suffisant pour contrecarrer un niveau en mathématiques de 3º ou 2º ? L'expérience jusqu'à aujourd'hui me prouve qu'une chose... leur visages trahissent bien leur incompréhension enfin il me faudra être encore un peu plus patient et surtout préparer plus d'exercices !!

À coté du cours de physique, les cours d'introduction à la statistique semblent se passer plutôt bien jusqu'au moment où j'apprends qu'une carte circule pour l'un de mes cours... On recommence mais cette fois-ci la direction semble étouffer l'affaire un peu plus vite. Il m'était entre autre reprocher l'interdiction faite aux étudiants de sortir aux toilettes, de se lever ou de répondre au téléphone durant l'heure quarante de cours.

Durant ces deux ou trois grosses semaines d'incertitudes avec les étudiants, je dormais peu (pour préparer de nouveaux cours un peu plus compréhensibles) et étais de plus stressé par ces remises en questions à tout va. Enfin je devais faire face à un des tests grandeurs nature à chacun de mes cours, ce qui me fatigant d'autant plus (durant un cours même, un schisme entre étudiants eut lieu !). Bref dans cette ambiance, le vendredi soir à la fin du dernier cours (~22h), un étudiant a voulu partir avant que sa collègue termine la correction de l'exercice. Petit moment d'incompréhension qui m'amena à le retenir par son sac à dos afin qu'il respecte le travail de sa camarade (je n'avais pas compris ce qu'il m'avait dit concernant son dernier bus...). Une fois compris, je m'excusa de l'avoir retenu mais lui fit remarquer qu'il aurait dû également prendre plus le temps pour m'expliquer sa situation. Pour être bref, une réunion fût prévue entre l'étudiant, le recteur et moi afin de calmer le jeu... Il semblerait que l'étudiant ait pris ma réaction bien à coeur, quant à moi je dois avouer que ma réaction me surprit également.
Enfin quelques jours plus tard, pour les sempiternelles raisons d'incompréhension de mon accent et grammaire approximatifs, eut lieu un enième table ronde entre étudiants, recteur et moi. Ils souhaitaient changer de professeur, ceci dit par le passé ils avaient déjà eu des problèmes de compréhension avec d'autres professeurs de statistiques (Equatoriens eux). Il fut donc décidé de me garder une fois de plus. Une étudiante me complimenta pour mon écoute durant la table ronde et me donna quelques axes d'amélioration (surtout plus d'exercices d'applications).

Autant vous dire qu'une fois que vous entrez dans une classe en sachant que 95% des élèves souhaiteraient vous voir partir, vous êtes légèrement sur la défensive, tout en sachant qu'il faut redoubler d'efforts pour se faire accepter.. pas facile facile.

Enfin concernant les cours de théâtre, quelques remarques me furent remontées ainsi qu'à la directrice mais je n'ai pas le courage de tout expliquer aujourd'hui... :D

mardi 10 avril 2012

les transports

Il y a tellement à dire, que je ne sais si une petite page sur les transports suffira, mais tentons-le !
Déjà pour se mettre un peu dans l'ambiance, je vous conseilles d'écouter plusieurs fois cette vidéo [ http://www.youtube.com/watch?v=Ifg6o_X4pNQ ], puis une fois fait vous serez enfin imprégnez de la culture locale et pourrez lire la suite :).

Premier point, outre le banditisme en voiture qui fait la une des journaux régulièrement, les routes ne sont dans l'ensemble pas très sûres (plusieurs morts le week-end dernier entre la seule route Sto-Domingo - Quito [ http://www.elcomercio.com/pais/transito-Aloag-Santo-Domingo-condicionado_0_670733061.html ]).

Le transport de missives jusqu'en Europe est extrêmement cher ! 2$ de timbres plus 50 centimes de carte, près de 2 fois plus cher qu'envoyer de France une lettre en Equateur. Aussi, mille pardons si je n'envoye que quelques rares p'tites cartes durant ces six mois.

place de parking ?
Les motos sont un peu des sortes de mini-bus ici (un peu comme en Inde sur cette vidéo [ http://www.youtube.com/watch?v=47_qoPhydQo ]). Au minimum 2 personnes, souvent 3, avec un maximum d'un casque pour l'ensemble des passagers, le transport doit être épique ! Mais ils ont l'air serein à tel point que dès le plus jeune âge les bébés sont habitués à téter tranquillous sur le chemin (certains diront qu'ils sont protéger par un double air-bags mais je doute de leur efficacité). Une situation assez cocasse fut vécu il y a quelques jours, témoin d'un accident entre une moto et une voiture, un policier arrive par chance 10 secondes plus tard. Ma locatrice voulant aider le policier, lui dit que le motard est en tort et que ça se passe toujours ainsi, les motards sont des dangers publics et coupent la route sans prendre garde. Sympa mais le flic était en moto... :) 

Les taxis sont comme partout, adorables mais certains tentent de te faire un prix d'ami-touriste un peu plus cher que la normale (+50%). C'est assez divertissant car lorsque tu leur demandes le prix de la course avant d'entrer dans le taxi, ils réfléchissent au prix maximum que tu pourrais accepter. Qu'à cela ne tienne, au bout d'une semaine les prix sont connus et si 2$ pour aller à l'université ne suffit pas, un autre taxi prendra la course ! Il faut noter une chose importante, ne jamais sortir du coté conducteur au risque de se faire emporter avec la portière (sisi !..)

Les voitures particulières, et particulièrement les 4x4, sont reines, et souvent (toujours?) accompagnées de leur portefaix : le klaxon ou "timbre". Le klaxon sert tant à attirer l'attention d'un dépassement qu'un encouragement à passer la première et laisser l'intersection libre illico presto.

Enfin si la voiture est reine, les transports en commun sont rois ! À Quito, tu peux prendre le trolley puis te balader dans toute la ville pour 25cts seulement ; je précise que la ville fait facile 30km de long.
Les villes n'ont cependant pas forcément de trolleys mais ont un dense réseau de bus qui te permet d'aller de n'importe où à n'importe quel point de la ville. Que tu parcours 500m ou toute la ville, le prix sera le même 25cts (si tu ne descends pas du bus). Un super moyen de transport, d'autant plus si tu aimes descendre du bus à vitesse réduite (sinon faudra apprendre), mais qui possède deux bémols : il faut bien connaître la ville avant de les utiliser car les plans sont quasi inexistants ; les nombreux vols qui s'y font (il paraît).
Enfin il existe des bus nationaux qui te permettent de voyager dans tout le pays à toutes heures et pour pas cher (ex : 12$ les 800km entre Sto-Domingo et Cuenca). Ces bus ont un gros avantage, ils s'arrêtent quelque soit l'endroit si un (futur-)passager leur fait signe, cependant il ne vaut mieux pas avoir le mal des transports...

Je ne fais pas un post sur l'avion (désolé amadeus) mais terminerai par le train. Il existe comme relique coloniale entre Quito et Guayaquil mais n'est utilisé quasiment que par les touristes car celui-ci fonctionne par tronçons. J'espère pouvoir le prendre un de ces w-e et ajouter quelques photos.