lundi 28 mai 2012

direction Ibarra et Otavalo

place Pedro Moncayo (à droite), ses postes à manger et petits magasins
Et voili, nous avons un week-end de trois jours, j'vais pouvoir en profiter !!.. euhh pas sûr.. je crois finalement qu'il me reste encore des corrections à faire... arrghgh je craque ! Vers les deux tiers des corrections, la semi-saturation / semi-craquage n'était pas loin aussi, je m'accorde un semi-long week-end de trois jours (qui correspond donc à un vrai w-e.. sauvé !) Vendredi à corriger les devoirs et partiels, puis le samedi je prends le premier bus que je peux (7h fut le plus tôt que j'ai pu partir... hum hum) pour Ibarra et Otavalo ! Cela sera une visite éclaire mais je n'ai pas plus de temps surtout que lors des longs week-end, les moyens de transports sont pris d'assauts et il devient assez difficile d'avoir une place pour le retour...

art contemporain
art pré-incas
Mais qu'importe, je pars tranquillou pour Quito puis Ibarra. J'hésitai à passer par Otavalo directement, mais décide finalement d'aller jusqu'au terminus Ibarra et le lendemain matin, aller à Otavalo, ce qui me rapprochera de Quito (un petit peu... 20km sur les 300km qui comptent). Une fois arrivé, je trouve par chance un hotel propre et économique (8$), situé à deux pas du terminal de bus. Le gérant m'indique deux/trois lieux sympas à voir et j'y go. J'espère visiter le musée de la maison culturel mais celui est fermé ainsi je me rabats sur les fameux empanadas de morocho (cf rincón de la comida II) ainsi que sur un magasin de fruits où je découvre les taxos (ou curubas) qui ressemblent à de petites bananes avec un intérieur similaire aux granadillas (cf rincón de la comida II).
Sur le conseil de mon hôte, je pars visiter un autre musée (le musée del banco central) situé à la esquina del Coco (coin de rue où un palmier a survécu au tremblement de terre de 1868). Le musée est désert (j'étais seul avec le personnel) mais présente de superbes pièces qui retracent didactiquement l'histoire de la région et ses guerres de pouvoirs entre clans indiens jusqu'à la domination Inca et l'arrivée espagnole.
À la fin du musée, se trouvent exposé des pendentifs et des bijoux en argent et or, puis y est représenté deux scènes aux abords du lac de Yahuarcocha. Dans la seconde scène on peut voir le massacre des indiens Caranquis par les Incas en 1520. C'est ce massacre qui donna le nom au lac : laguna de Yahuarcocha (lac de sang).
Je n'avais pas terminé la visite que le personnel dû fermer le musée mais très agréable ils m'ont accompagné et présenté les pièces importantes jusqu'à la sortie !
place Boyacá et église Sto Domingo jardin d'Ibarra
exemple de murs d'écoles en Ecuador 

Une fois dehors, direction vers cette désormais fameuse lagune, sans oublier de faire un petit crochet devant l'église de Sto Domingo. C'est à coté de cette place que j'ai pris en photo le mur d'une école avec ces dessins et textes éducatifs. Toutes les écoles remarquées pour l'instant ont chacune leur propres textes sur l'éducation embellis de ces dessins enfantins. En outre, les éboueurs sont passés juste à ce moment-là et vous pourrez voir qu'ils ont un moyen peu commun pour signaler au voisinage leur arrivé (il y avait par ailleurs dans le journal de la veille un article qui rapportait le désir d'une majeur partie des habitants pour garder ce moyen d'annonce !).


La lagune à vue, je fais le tour en bus puis monte à l'obervatoire d'Ibarra d'où l'ange Gabriel domine et protège la cité. Le temps d'y arrivé, le crépuscule nous entoure déjà et c'est de nuit que je redescend vers Ibarra... en me dépéchant d'y arriver le plus tôt possible afin que la maison Rosalia Suarez (inventeur del helado de pailla) soit encore ouverte.
le caribou, une espèce acclimaté à l'Ecuador
Pour mon plus grand bonheur, elle l'était toujours et une fois la glace dégustée je mange dans un petit poste de la place Pedro Moncayo puis après un petit humita (petit moelleux dans sa feuille de palmier) je retrouve (du premier coup !) mon hotel, non sans croiser un caribou perdu au milieu de la route.


laguna de Yahuarcocha depuis l'observatoire l'appel des éboueurs

joli vue d'Otavalo et de sa rivière  l'envers du décor
Le lendemain, direction Otavalo et ses environs. La ville est réputé pour ses habitants vestis traditionnellement et... ses touristes. J'arrive sur les coups de 8h dans une ville déserte toute offerte à mes pas.. au marché principal touristique, les détaillants commence à peine a installé leur marchandise. Les rues vides de touristes sont cependant emplies de parterres aux fraîches couleurs.. avec différentes formes de pavés ce qui est non sans rappeler Barcelona.
Il serait faux cependant de montrer un Otavalo rutilant sans aucune contraposée. Au détour d'une petite rue joignant la rivière qui traverse la ville, nous avons un exemple assez classique de ce genre de situation (situation qui me rappelle le sommet de Copacabana lequel offre une vue imprenable sur le lac Titicaca avec une mini-déchetterie en contre-bas).
place d'Otavalo petit déjeuner au marché d'Otavalo
(plato de mote y jugo de mora)
Après ces quelques pérégrinations, direction le marché ! Il est formé d'une en forme de lune encerclant à moitié le cœur couvert marché. Lorsque l'on rentre en son sein, tu te sens envahit (voir agressé) par une multitude de sensations éparses composées du fumets des rôtisseries, d'arômes provenant des fruits et légumes, des réclames de chaque commerçants et enfin du vacarme qu'offre à la vue autant de stands mis côte à côte. En bref c'est un capharnaüm olfactif, visuel et auditif qui ravirait sans nul doute Zola et son ventre ! C'est dans cet atmosphère, atmosphère, que je petit-déjeune un succulent et consistant plat  de maïs et viande de porc accompagné d'un jus de mûres.
mosaïque colorée d'Otavalo
Puis afin de se reposer (faut pas déconner :p), je pars vers la cascade de Peguche dont les eaux tumultueuses déversent leur énergies dans deux bassins de relaxation.
Malheureusement pris par le temps, je ne puis prendre le temps d'une petite pause et doit retourner à la panaméricaine y prendre un bus pour Sto Domingo. Il s'avèrera que tous les autobus sortant d'Ibarra arrivent plein à Otavalo (pourtant qu'à 17km) et avec une Sto Dominguienne nous prenons un bus pour Quito avant de rejoindre Sto Domingo quelques heures plus tard.

cascada de Peguche 
toot

lundi 21 mai 2012

Examens et résultats

Après un bon mois de préparation, correction et rattrapage d'examens (je n'imaginai pas que cela pouvait prendre autant de temps les corrections d'examens _je comprends bien mieux M. Abergel maintenant ! (prof de maths spé)_), les résultats sont tombés : catastrophique (ou presque). Quelques notes au dessus de 10/15 mais les moyennes tournent autour de 6 ou 7... sachant qu'ils doivent avoir 9/15 mini.
Je pensais que les rapports que je dois faire à l'administration allait les alarmer.. mais non, ils semblent être habitués...
On fait le point avec certaines classes et changeons la méthode d'enseignement. Moins d'exercices à la maison (ils ne les faisaient de toute façon pas), plus de petits exercices, un devoir de plus et des interrogations afin qu'ils apprennent plus régulièrement. 
En règle générale, l'apprentissage régulier est le véritable problème et puisqu'ils ont eu au collège un très mauvaise préparation, il faut (en faculté !) les prendre un peu plus par la main afin qu'ils travaillent vraiment et qu'ils puissent enfin montrer ce qu'ils valent vraiment !
devoir de statistique avec des petits coeurs
Bref pour l'instant ils ont plutôt un niveau de première voir certain de seconde (en physique ils n'avaient pas vu le travail d'un force, l'énergie, la puissance, et j'en passe..), et n'en foute pas une rame... je pense par manque d'habitude et de méthode. Heureusement, le tableau n'est pas si noir : ils sont tous de bonnes volonté mais seuls quelques uns s'efforcent vraiment. Je leur répète qu'ils doivent apprendre tout les soirs, préparer les devoirs en avance afin de me demander des éclaircissements avant la remise du travail, je vais même leur raconter mon expérience prépa (et la chute vertigineuse qui s'en est suivi :D) mais ça reste lettre morte pour 90% d'entre eux. 
Leur manque de structure transparaît, à mes yeux, surtout au travers de deux tares reliées toutes deux par l'émotif (au dire des autres professeurs étrangers qui sont ici depuis 4-5 ans, tout est régit par l'émotion). La première les petits coeurs sur leur copie... ça fait sourire mais ça dénote une certaine immaturité. La seconde (faudrait que je les enregistre une fois) leur demandes sur un ton attendrissant : "profe, que no sea malo" ; "profe, tendrías que corrigir con corazón" ; "no tiene corazón profe" ; etc...
(récemment je les ai imité et ils ont bien rit.. comme quoi ils en sont totalement conscients).
nb : je voulais un exemple de partiel mais je ne peux mettre que des images ou vidéos, les fichiers pdf sont prohibés... désolé (à moins de faire un export jpeg mais bon...)
voili, j'ai certainement oublié plein de choses mais je compléterai au fur et à mesure !

lundi 7 mai 2012

Histoires d'ici

piscine personnelle après un épisode orageux
Helli, alors ce week-end, je n'ai pas grand chose à dire puisqu'il a pas mal fallu préparer les examens, corriger les devoirs, etc.. une période assez chargée pour moi. A posteriori, je peux dire que cette intense période aura duré un bon mois (ceux qui m'ont écrit se sont rendus compte que j'avais répondu avec beaucoup de retard _voire pas encore ! _. J'en suis navré.) et quelques réminiscences perdurent sur certains aspects. Quoiqu'il en soit, j'en profite pour raconter un peu la vie de tout les jours.

Tout d'abord, la saison des pluies à Sto devaient prendre fin début mai (du moins me l'avait-on vendu ainsi)... Autant dire que c'est un fracaso le plus total de ce point de vue. Fin mai, des trombes d'eau chutaient encore du ciel tous les soirs. À tel point que par deux fois l'étage de la maison s'est transformé en un pédiluve  d'où flottaient quelque planchettes kapla. Hormis le linge sale qui était dans un panier par terre, j'ai eu plus de chance qu'Enid qui eut quelques bouquins bien rafraîchis (sa chambre fût littéralement sous les eaux). Quelques semaines plus tard, elle comme moi, nous nous sommes aperçu que certains de nos sacs étaient couverts de moisissures suite à cet épisode. 

devoirs machouillés par Doki
Ensuite, je n'ai pas encore fait un poste sur Doki et les animaux de compagnie (les mascotas), aussi voici un petit préambule d'un futur article. Doki est un jeune labrador (4 mois maintenant) que ma locatrice possède qui lui fait les pires misères (je ne vous en ferai pas la liste exhaustive ici mais elle est plutôt longue :D). Bref, merveilleux petit chien (qui grandi et grossi à vue d'oeil sans disant passant), câlin et mordeur à ses heures perdues (et dieu qu'elles sont nombreuses !). Ce w-e justement, soleil radieux, Enid s'installe à l'extérieur pour corriger les devoirs de ses étudiants. Il a suffit d'à peine dix minutes à l'intérieur de la maison pour que Doki s'offre le luxe de corriger les étudiants et montrer tout le bien qu'il pensait de ces copies. Hihi, sacré Doki, il participe à sa façon à l'ambiance si spéciale du pays !

vue depuis ma chambre (sans les barreaux)
Enfin, voici quelques petites photos des alentours de la maison. Tout d'abord, il ne faut pas se leurrer, je suis hébergé par une famille plutôt aisée. La famille (enfin Graciela seule, puisque ses enfants sont soit à Guayaquil soit à Quito) habite dans une urbanisation privée avec gardes armés à l'entrée, palissades etc.  Voici une photo depuis ma chambre. Malheureusement, je ne puis accédé au balcon que l'on entraperçoit puisque des barreaux ont été posés à l'intérieur afin d'éviter tout cambriolage (un peu comme au Mozambique). Bon faut pas déconner non plus, en 3 mois, je n'ai encore jamais eu affaire à une situation qui nécessitait ses précautions, et tant mieux. Le soir tombé, lorsqu'il ne pleut pas, il est très agréable de se balader dans l'urbanisation ou en-dehors. Pas si loin, il existe le complexe sportif de Sto Dom (cf photo) qui abrite une piscine (paraît-il, va falloir que j'y aille un de ces quatre ! :D). Une à deux fois par semaine, j'essaye de me bouger un peu (dur dur..) et sors Doki vers le parc à faire le tour de ce complexe. 

Enfin, Sto Dom n'est pas seulement une ville de commerces ou d'agencement d'urbanisation entre deux quartiers pauvres, c'est surtout une quantité impressionnante de travaux en tout genre qui sont en cours. La route qui donne sur la Urgemed (la clinique de Graciela qui donne hors de l'urbanisation), est en construction depuis bientôt 2 mois. Deux mois pour asphalter un km de route ! C'était Sisyphe à l'ouvrage : les ouvriers aplanissaient le sable et les graviers le jour, puis le soir ou la nuit (à la Pénélope) l'orage grondait, rigolait le long de la route afin qu'au matin les ouvriers doivent recommencer leur labeur de la veille. Bref depuis peu (~28mai), la voie est bloquée par des sortes de barricades militaires et la première sous-couche de bitume a pu être posée. La voie sera certainement prête pour le jour de la fête de la ville.. et d'ici là, la seconde voie de la route ne sera plus carrossable [no comment...].
complexe sportif de Sto Domingo Sto Dom, l'époque des tranchées

mercredi 2 mai 2012

Les Tsáchilas

Il était temps !
Achiote et sa poudre colorée 
jupe des hommes Tsáchilas (noir & blanc)
ainsi que jupe des femmes Tsáchilas (bariolée)
 Coloradio, la radio des colorados !
Cela faisait deux mois que nous vivions à Santo Domingo de los Colorados (ou Santo Domingo de los Tsáchilas) et nous n'avions toujours pas été voir et apprendre qui ils étaient. Ma locatrice n'y avait même jamais été. Ainsi ce premier mai, comme ça sur un coup de tête de ma locatrice, nous partons tout les trois visiter l'une des réserves dédiées aux Colorados qui se trouvent un peu au sud de Sto Dom. Les Colorados, qui se dénomment également las Tsáchilas, sont le peuple originaires de Santo Domingo. Ils se nomment colorados car ils utilisent le pigment de l'achiote pour se colorer les cheveux en rouge. Les hommes ont donc une coiffure assez particulière dans laquelle les cheveux sur les flancs de la tête sont rasés et ceux du dessus teint en rouge. Outre cette utilisation, ils utilisent l'achiote pour également colorer leur vêtement. Selon le temps de trempage, la coloration sera jaune, rosâtre ou rouge. Il faut voir les jupes des femmes Tsáchilas : superbes avec de nombreuses couleurs vives et bigarrées. Ça donne envie ! (sans jeu d'esprit, même si l'idée sous jacente peut être également vraie :)).
Bien que un grand nombre d'indiens Tsáchilas vivent avec leur temps, ils cultivent et gardent leur racines et particularités qui font leur richesse. Aussi se soignent-ils qu'avec les plantes (même les morsures de serpents ou d'araignées), ils continuent à jouer leur musique, etc. Certains sont entrés en politique pour promouvoir leur identité, et d'autres semblent avoir monté une radio : colorado stereo (j'adore la consonance :)).
Voilà, ce fût une visite éclaire je n'ai pas grand chose d'autre sur les colorados,  si ce n'est le wiki [ http://fr.wikipedia.org/wiki/Tsa%E2%80%99chila ] et une musique d'eux lorsque j'arriverai à poster le mp3.